I.
L’argumentation
directe et indirecte
Comme
la narration, la description, l’argumentation s’inscrit dans différents genres
littéraires sous des formes différentes.
a) Genres argumentatifs directs :
l'essai (on traite d’un sujet d’un point de vue
personnel), la critique (on donne son
avis sur une œuvre), le plaidoyer/réquisitoire
(attaque ou défense d’une personne ou d’un sujet) = argumentation directe
b) Genres argumentatifs indirects
D’autres
genres mêlent la narration et l’argumentation comme dans
le conte, l’utopie ou la fable :
la narration sert alors de prétexte à
l’argumentation. Tous les éléments (personnages, descriptions et
situations) sont symboliques et il faut une double clef de lecture : un déchiffrement au premier degré
(compréhension de l’histoire) puis un déchiffrement au second degré
(compréhension du message argumentatif caché).
c) Oeuvres à visée argumentative
Dans
certains genres, l’argumentation n’est pas l’objectif premier. C’est le cas du roman par exemple ou du théâtre. C’est avec un personnage ou
dans un débat entre personnages que l’argumentation apparaît. = argumentation
indirecte. On peut parler alors d’œuvre
à visée argumentative.
De
la même manière, dans la poésie, l’argumentation peut être très présente mais
elle est soumise à un discours poétique où les images sont très importantes. On
parle dans ce cas de poésie engagée.
Quand
argumentation directe : auteur ==>
lecteur (ou auditoire)
Quand
argumentation indirecte :
auteur ==> (personnage ==> autre personnage) ==>
lecteur
Donc
l’auteur peut se servir d’un personnage
comme porte parole ou au contraire de repoussoir .
II.
Le
but de l’argumentation : modifier l’opinion de l’interlocuteur
Pour
modifier cette opinion, l’argumentateur utilise une stratégie (terme militaire qui suggère bien un plan
d’attaque, une place à conquérir) .
Cependant
l’argumentation même si elle peut être violente reste dans le verbal elle vise
à empêcher la violence physique.
Lorsque
l’argumentation devient violente, le registre est polémique (polémos = guerre)
III.
Deux
stratégies possibles
La stratégie de la conviction : convaincre
|
la stratégie de la persuasion :
persuader
|
Adresse à
l’intelligence, à la raison
|
adresse à la
sensibilité, aux émotions, à l’imagination
|
Moyens
utilisés :
raisonnement
logique,
Connecteurs
logiques, arguments, exemples, valeurs (morales, politiques, esthétiques),
objectivité apparente du propos, appel à des autorités pour justifier son
propos et le cautionner
|
Moyens
utilisés :
figures de styles (imagination), types de
phrases, registres (lyrique, pathétique…), implication personnelle forte
|
Efficace durable
mais difficultés plus grandes à atteindre son but
|
Efficace immédiate
mais superficielle
(ne dure pas)
|
Les
2 stratégies sont souvent utilisées ensembles.
IV.
Lire
un texte argumentatif 1 : identifier la situation d’argumentation
Première
étape de lecture qui vise à empêcher les erreurs et à mettre en lumière les
points importants :
Qui parle ? à
qui ?
auteur directement ? ou personnage à un autre personnage ?
Permet
de déterminer si argumentation directe ou indirecte
Les
circonstances :
Date
de composition de l’œuvre ? influence événements extérieures ou
historiques ? mvt litté ?
V.
Lire
un texte argumentatif 2 : étudier le circuit argumentatif
Le
circuit = organisation de l’argumentation
1)
La
thèse :
l’avis, l’opinion, la position défendue par l’argumentateur. Elle est explicite
ou implicite
2)
Les
arguments : les idées qui justifient la thèse
Types
d’arguments :
Appel à des
valeurs :
morales (bien/mal), esthétiques (beau/laid), juridiques (juste/injuste,
légal/illégal)…
Argument d’autorité (référence à un
auteur ou à la science)
Argument ad hominem = attaque contre la
vie privée d’une personne ou son physique
3) Les exemples
Exemple illustratif : il n’ajoute
rien à l’argument déjà exprimé, vient apporter un éclairage particulier et
concret
Exemple argumentatif : il contient un
argument
4) Le raisonnement
L’induction : observation des cas
particuliers conduit à la formulation d’une idée générale
La
déduction : une vérité générale
est vérifiée par des faits particuliers
La science utilise les 2 raisonnements :
observation de terrain = hypothèse (induction) puis déduction (vérification de
l’hypothèse)
L’analogie : comparaison et on
trouve des points communs (Zweig = 16 et 20e)
La
concession : la thèse adverse
est d’abord admise puis nuancée et réfutée : certes…mais..aussi
L’absurde : fausse logique pour
dénigrer
VI.
Lire
un texte argumentatif 3 : étudier la stratégie utilisée
Convaincre/persuader
= étude des procédés